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Tadjikistan : la liberté de la presse toujours plus menacée

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Au Tadjikistan, la dérive répressive du président Emomali Rahmon ne cesse de s’aggraver, et impacte tous les secteurs, et en particulier les médias. Ces derniers mois, quatre journalistes indépendants ont été condamnés à des peines allant de 7 à 10 ans de prison par les autorités tadjikes. Après avoir réalisé des reportages sur des sujets « sensibles », ils ont été accusés par le pouvoir d’entretenir des liens avec des organisations extrémistes.

C’est un fait, le régime d’Emomali Rahmon se durcit au fil des années, et cherche de plus en plus ouvertement à bâillonner toute critique. En 2021, le gouvernement a instauré une censure officielle sur les chaînes de télévision et de radio qui a logiquement entraîné une vague de répression sur le journalisme indépendant.

Le pouvoir fait notamment pression pour fermer de nombreux médias indépendants, contraindre à l’exil des dizaines de journalistes, favoriser l’autocensure ou encore bloquer l’accès aux principaux sites d’information (internet, réseaux sociaux…). De plus, les journalistes critiquant le pouvoir se font régulièrement agresser, arrêter, voire emprisonner.

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C’est le cas de quatre journalistes indépendants, Daler Imomali, Avazmad Gourbatov (alias Abdoullo Gourbati), Zavkibek Saidamini et Abdussator Pirmukhamadzoda, qui ont été condamnés à des peines allant de 7 à 10 ans de prison ferme pour des reportages jugés hostiles au gouvernement.

Daler Imomali et Abdoullo Gourbati, respectivement journaliste d’investigation indépendant et correspondant pour l’agence de presse indépendante Asia-Plus, sont emprisonnés depuis juin 2022 pour avoir enquêté sur la démolition arbitraire d’immeubles résidentiels à Douchanbé (capitale du Tadjikistan), à la demande du gouvernement.

Le premier a écopé en octobre dernier de 10 ans de prison pour commerce illégal, diffusion de fausses informations et participation à une organisation extrémiste. Le second va passer 7 ans et 6 mois derrière les barreaux pour insulte publique à un représentant du pouvoir et participation à une organisation extrémiste.

Les journalistes et blogueurs Zavkibek Saidamini et Abdussator Pirmukhamadzoda ont quant à eux été interpellés en juillet après avoir publiquement dénoncé l’arrestation de leurs anciens collaborateurs. Ils ont été condamnés le 3 novembre et 26 décembre à 7 ans de réclusion pour participation à une organisation extrémiste.

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« En prison, le destin de ces confrères demeure lié : accusations de « terrorisme », procès à huis clos, tortures, confessions forcées… Les affaires de ces quatre journalistes se présentent comme des cas d’école des méthodes répressives employées par le régime d’Emomali Rahmon afin de faire taire toute voix critique », indique Reporters sans frontières.

Il y a donc de quoi se montrer pessimiste sur l’avenir de la liberté de la presse au Tadjikistan, déjà classé 152ème pays sur 180 en la matière. Selon le président de l’Association nationale des médias indépendants du Tadjikistan (NANSMIT) Nuriddin Karshiboev, « les autorités tentent d’établir un contrôle total de l’opinion publique. A terme, cela aura un très mauvais effet sur l’image du pays ».

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