Contrairement à certains partis politiques, ADP-Maliba a appelé à voter massivement en faveur de la nouvelle Constitution le 18 juin prochain. Ce choix est une expression de ses convictions, mais également le résultat de calculs politiques.
Au Mali, le référendum sur le nouveau projet de Constitution aura lieu le 18 juin 2023, soit trois mois après la date initiale. Alors qu’elle approche à grands pas, la classe politique continue d’être divisée sur le projet. Certains partis politiques, rassemblés au sein du collectif « Appel du 20 février pour sauver le Mali », ont promis de s’opposer par tous les moyens légaux à l’organisation de ce scrutin. Selon eux, les conditions ne sont pas réunies. Ils pointent notamment la dégradation de la situation sécuritaire du pays, à la faiblesse de l’enrôlement et à l’indisponibilité des cartes biométriques sécurisées.
Un renforcement des pouvoirs du président ?
Le collectif dénonce aussi une Constitution renforçant les pouvoirs du président de la République. En effet, celui-ci déterminera dorénavant la politique nationale, nommera le Premier ministre et les ministres, et mettra fin à leurs fonctions. Aussi, le gouvernement sera désormais responsable devant lui et non plus devant l’Assemblée nationale. Pourtant, d’autres partis politiques soutiennent le projet constitutionnel. C’est le cas d’ADP-Maliba, qui se félicite de la présence de plusieurs dispositions dans le texte. Notamment la reconnaissance du Mali comme une République souveraine, unitaire et laïque, la promotion de la décentralisation (au cœur du plan Marshall d’Aliou Diallo) et la valorisation des accords d’Alger pour la réconciliation nationale.
Une étape décisive vers plus de démocratie
Ce point tient particulièrement à cœur Aliou Diallo, le président d’honneur du parti de la Balance. Le milliardaire malien a toujours prôné le vivre ensemble. Aussi, promeut-il le dialogue et les solutions de compromis entre les communautés ainsi que les politiques maliens. C’est dans ce cadre qu’il soutient le nouveau projet constitutionnel, qui constituerait une étape décisive vers la résolution de la crise malienne. Le président du parti, Youba Ba, reprend le même argument dans un communiqué publié le 10 mai. Il écrit que cette élection est dotée d’un « enjeu décisif » et qu’elle sonne « le grand pas pour une démocratie plus consolidée dans la paix, la prospérité et le partage ».
La population favorable à un scrutin dans l’immédiat
Pour cette raison, ADP-Maliba appelle ses militants et sympathisants à voter massivement pour le « Oui » le 18 juin prochain. Le parti demande même au peuple malien un « plébiscite » et une « victoire écrasante »…Le soutien du clan Aliou Diallo à la réforme constitutionnelle vise également à aligner le parti sur l’opinion du peuple malien. En effet, selon un sondage réalisé dans le District de Bamako du 22 avril au 6 mai, 84,8% des Maliens pensent que c’est le moment d’organiser un référendum constitutionnel. Comme Aliou Diallo, ils croient que cela contribuera au retour à la normale. Certains parlent d’un retour des civils au pouvoir.
Mais, à travers sa position sur la nouvelle Constitution, Aliou Diallo montre encore une fois qu’il est toujours du côté du peuple.