Paris :, 23 (Cinktank.com)
Le président de la Russie, Vladimir Poutine, a exhorté à « tourner la page » de la polémique ouverte par l’empoisonnement de l’opposition Alexei Navalni, une affaire dans laquelle le président russe a insisté sur le fait qu’il n’y avait aucune preuve, et a une nouvelle fois blâmé le autorités allemandes pour manque de coopération.
Navalni a été empoisonné en août 2020 et est tombé gravement malade en plein vol, revenant de Sibérie à Moscou. Il a été évacué d’urgence vers l’Allemagne, où des examens médicaux ont confirmé que l’éminent opposant avait été victime d’un empoisonnement par un agent neurotoxique.
Moscou a accusé Berlin de ne pas apporter la preuve de ces soupçons. « Zéro », a souligné ce jeudi Poutine, qui s’est présenté devant les médias pour sa conférence de presse annuelle. « S’ils n’ont pas de réponse, il faut tourner la page », a-t-il ajouté, évoquant les « multiples » tentatives du parquet, selon l’agence de presse Spoutnik.
Navalni est rentré en Russie en janvier et, le mois suivant, un tribunal a ordonné son incarcération au motif qu’il n’avait pas respecté les conditions d’une probation accordée après une condamnation pour fraude. Son cas symbolise, pour l’opposition russe, la répression que le gouvernement continue d’imposer à la dissidence.
« Il y a toujours eu, il y a et il y aura des prisonniers, dans n’importe quel pays », a soutenu Poutine, évitant à tout moment de mentionner le nom de Navalni. Le président russe a suggéré qu’il y avait ceux qui « se cachent derrière des activités politiques » pour commettre des crimes.
Lorsque des journalistes l’interrogent sur l’affaire, et évitant comme toujours d’appeler Navalni, actuellement en prison, par son nom, le président russe observe qu’« il y a toujours eu, il y a et il y aura des détenus dans n’importe quel pays » et qu’« il faut cesser de commettre des crimes criminels se cachant avec des activités politiques « .
CLTURE AUX « AGENTS ÉTRANGERS »
L’emprisonnement de Navalni lui-même a été rejoint l’année dernière par la mise hors la loi de ses organisations, qualifiées d’extrémistes, dans le cadre d’une batterie de restrictions qui vise également des entités individuelles pouvant être considérées comme des « agents étrangers ».
« Nous avons 74 organisations classées comme agents étrangers des 200 000 organisations non gouvernementales enregistrées », a brandi Poutine, qui a également précisé que leur activité n’est « pas interdite ». Selon le président, la loi russe est moins restrictive que celle des États-Unis à cet égard.