Paris :, 11 janv. (Cinktank.com) –
Un tribunal d’Arabie saoudite a ordonné la publication du nom d’un homme condamné pour harcèlement sexuel après l’avoir condamné à une peine de huit mois d’emprisonnement. C’est la première fois qu’un tribunal saoudien a recours à cette mesure.
Cette décision intervient après que le gouvernement saoudien a adopté une loi autorisant la publication de l’identité des personnes condamnées pour harcèlement sexuel, faisant de Yaser Muslim al-Arawi le premier condamné à être nommé dans les médias.
Un tribunal de Médine a condamné al-Alawi à huit mois de prison et à une amende de 5 000 rials (environ 1 178 euros) pour avoir harcelé une femme avec des déclarations « obscènes », a rapporté la Saudi Gazzette.
En janvier 2021, l’exécutif a ajouté un paragraphe à la loi contre le harcèlement afin d’inclure que les jugements seraient également publiés dans la presse locale et d’autres médias aux frais de la personne condamnée, « en fonction de la gravité du crime et de son impact sur la société ».
Ces dernières années, les autorités saoudiennes ont adopté une série de lois visant à accorder certains droits aux femmes, mais les militants de l’opposition estiment qu’il ne s’agit que de mesures cosmétiques destinées à améliorer l’image internationale de Riyad.
Malgré les réformes, les femmes sont toujours confrontées à de nombreuses restrictions dans le pays, notamment en ce qui concerne leur façon de s’habiller et leurs relations sociales avec les autres hommes. Les autorités ont également placé en détention de nombreux militants qui continuent de réclamer davantage de droits pour les femmes dans le pays.
Le pays est dominé par le wahhabisme, un courant appartenant à la branche sunnite de l’Islam inspiré par les enseignements de Muhamad ibn Abdel Wahab, qui a formulé une application rigoriste de la religion. Le wahhabisme a donné naissance à certains des groupes extrémistes sunnites les plus actifs aujourd’hui, comme l’organisation terroriste Al-Qaïda et d’autres organisations salafistes.