Live | Crise en Ukraine
Il propose de servir de médiateur entre les parties et admet avoir demandé à Poutine de maintenir ses troupes à la frontière biélorusse.
Paris :, 24 (Cinktank.com)
Le président biélorusse Alexandre Loukachenko a déclaré jeudi que son pays ne participait pas à l’opération militaire russe contre l’Ukraine et a démenti les informations accusant Minsk de soutenir les forces russes.
« Nos troupes ne font pas partie de cette opération », a-t-il déclaré après une réunion avec des officiers supérieurs de l’armée, selon l’agence de presse BelTA.
Il a souligné que la situation à la frontière avait changé « radicalement » en une nuit. « Ce n’est un secret pour personne qu’au cours de la nuit dernière, la situation le long du périmètre des frontières occidentale et méridionale du Belarus a radicalement changé. Je suis reconnaissant : je sais qu’aucun d’entre vous n’a dormi cette nuit et nous avons dû nous préparer pour savoir quoi dire à notre peuple », a-t-il déclaré.
M. Loukachenko, qui a eu une conversation téléphonique avec son homologue russe Vladimir Poutine, a déclaré que les événements « prouvent que l’Ukraine a voulu ce conflit avec la Russie ».
« Hier soir, le commandant des troupes frontalières m’a informé : la frontière de l’État ukrainien a été renforcée. (…) Ces faits, qui sont cachés aux médias, indiquent que l’Ukraine a voulu ce conflit », a-t-il déclaré. « Ils n’ont rien fait pour l’empêcher. Ils se sont constamment intensifiés, intensifiés. Même après la reconnaissance de l’indépendance de ces républiques », a-t-il ajouté.
Toutefois, Minsk a proposé d’accueillir de nouvelles négociations entre la Russie et l’Ukraine, selon l’agence de presse Sputnik. Le dirigeant biélorusse, qui a proposé de servir de médiateur entre les deux parties, a insisté sur le fait qu’une nouvelle escalade en Ukraine peut être évitée par le dialogue entre Kiev et Moscou. « Nous devons nous asseoir à la table des négociations », a-t-il souligné.
D’autre part, M. Loukachenko, qui a demandé aux citoyens biélorusses de quitter l’Ukraine dès que possible, a assuré qu’il ne demandait pas le retrait complet des forces russes du sol biélorusse, compte tenu de la possibilité que l’armée ukrainienne effectue des manœuvres à la frontière.
« Lors de la dernière réunion à Moscou, j’ai personnellement demandé à Poutine de laisser une partie des forces russes sur la partie sud de nos frontières. Pourquoi l’ai-je fait ? Je n’ai pas honte de le dire, c’est que nous n’étions pas prêts à protéger le flanc sud. (…) Nous n’avons jamais eu de troupes à la frontière avec l’Ukraine, c’est pourquoi j’ai proposé de laisser une partie des forces russes », a-t-il déclaré.
Le président russe, selon M. Loukachenko, espérait que le gouvernement ukrainien viendrait à la table des négociations et opterait pour la paix plutôt que pour la confrontation. « (Le déploiement) n’avait pas pour but de planifier une guerre contre l’Ukraine. Je tiens à souligner une fois de plus que c’était pour que, comme l’a dit M. Poutine, les Ukrainiens, le gouvernement ukrainien et les hommes politiques en tirent les conclusions et comprennent que tout doit être résolu par le dialogue », a-t-il souligné.