BRUXELLES, le 4 février (EUROPE PRESS) –
L’Union européenne a sanctionné ce vendredi cinq dirigeants de la junte malienne pour la grave crise politique dans ce pays sahélien, où l’armée a tronqué la « feuille de route » démocratique et organisé des affrontements avec l’UE sur des questions de sécurité.
Les sanctions européennes vont à l’encontre du cercle le plus restreint du colonel Asimi Goita, putschiste et depuis juin dernier investi comme président de transition. Parmi eux figurent des personnalités clés de la transition malienne comme le président du Conseil national de transition, Malick Diaw, ou le Premier ministre du gouvernement de transition, Choguel Maiga, entre autres.
A partir de ce vendredi, il leur est interdit de se rendre dans l’UE et verront leurs avoirs gelés en raison de leur implication dans la crise au Mali. L’UE empêchera également les personnes et entités européennes de mettre des fonds à la disposition des personnes sanctionnées, directement ou indirectement.
En décembre, les Vingt-sept se sont donné le cadre juridique pour imposer des restrictions aux responsables de l’obstruction de la transition démocratique au Mali et ont soutenu dès le départ la réponse énergique de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) avec la suspension de le pays et l’imposition de sanctions sévères.
La mesure prise ce vendredi intervient au milieu des tensions de ces dernières semaines entre Bamako et plusieurs pays européens qui ont culminé lundi avec l’expulsion de l’ambassadeur de France, en signe de malaise face aux récentes critiques de Paris.
De plus, l’armée a ouvert la porte du pays aux paramilitaires russes du groupe Wagner, laissant dans l’air la continuité de la mission européenne d’entraînement militaire EUTM Mali, à laquelle plusieurs nations européennes, principalement l’Allemagne et l’Espagne, fournissent des troupes.
Les militaires dirigés par Goita ont organisé deux coups d’État en moins d’un an et mis en échec la « feuille de route » démocratique en reportant les élections prévues en février 2022 et en proposant une transition de cinq ans, ce que le bloc européen juge inadmissible.