BRUXELLES, 11 janv. (Cinktank.com) –
L’Union européenne a critiqué mardi la condamnation de l’ancien dirigeant de facto de la Birmanie, Aung San Suu Kyi, à quatre années de prison supplémentaires, estimant que les procès sont « motivés par des considérations politiques » et visent à écarter les dirigeants démocratiques de la vie publique.
Dans un communiqué, le Service européen d’action extérieure (SEAE), dirigé par Josep Borrell, a insisté sur le fait que la nouvelle condamnation de Suu Kyi représente « un pas de plus vers le démantèlement de l’État de droit » et une « violation flagrante » des droits de l’homme dans le pays, qui est plongé dans la violence depuis le coup d’État militaire du 1er février, lorsque l’armée a chassé du pouvoir la Ligue nationale pour la démocratie (LND) avant qu’elle ne prenne ses fonctions à la suite de sa nette victoire aux élections de novembre 2020.
« Ces procédures sont une tentative claire d’exclure les dirigeants démocratiquement élus, y compris Aung San Suu Kyi et la LND, du processus de dialogue inclusif demandé par l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN) », a déclaré la diplomatie européenne.
Cette déclaration s’inscrit dans la ligne adoptée par M. Borrell en décembre dernier, lorsqu’il a dénoncé la première condamnation du lauréat du prix Nobel de la paix pour incitation à la violence et pour avoir échappé aux restrictions dues à la pandémie de coronavirus.
À cet égard, l’UE a rappelé son appel à la libération immédiate de tous les prisonniers politiques et des personnes détenues arbitrairement en Birmanie d’ici 2021. Entre-temps, l’UE a approuvé trois séries de sanctions à l’encontre des responsables du coup d’État militaire et a maintenu 43 officiers et dirigeants militaires sur sa liste noire.
Face à l’escalade de la violence dans le pays, l’UE a préconisé ces dernières semaines une action internationale préventive, notamment un embargo sur les armes, afin de freiner la spirale répressive des forces birmanes.