Paris :, 7 janv. (Cinktank.com) –
L’ordre donné par le président kazakh Kasim Khomart Tokayev de tirer sans sommation sur des manifestants a suscité l’inquiétude des organisations de défense des droits de l’homme, qui demandent l’annulation « immédiate » d’une mesure qui menace de provoquer une « catastrophe » dans l’ancienne république soviétique.
Le directeur de la division Asie centrale de Human Rights Watch (HRW), Hugh Williamson, a averti sur Twitter que l’ordre de M. Tokayev « augmente considérablement le risque de nouveaux décès », dans la mesure où la police et l’armée doivent « éviter » de recourir à la force meurtrière pour réprimer les personnes qui manifestent contre le gouvernement.
La directrice d’Amnesty International pour l’Asie centrale, Marie Struthers, a reconnu dans une déclaration que les forces de sécurité doivent donner un avertissement » clair » avant d’ouvrir le feu et que des exceptions ne sont possibles que lorsque d’autres vies sont en danger. Sinon, « le risque que des piétons innocents soient tués ou gravement blessés augmente ».
M. Struthers a qualifié l’ordre de M. Tokayev d' »extrêmement dangereux », précurseur d’une politique du « tuer d’abord, réfléchir ensuite ». « La présence d’individus ou de groupes violents (lors des manifestations) ne dispense pas les forces de sécurité kazakhes de leur obligation de protéger le droit de réunion pacifique », a-t-il ajouté.
Amnesty International craint que des exécutions extrajudiciaires ne soient perpétrées. « Si l’ordre n’est pas immédiatement et clairement révoqué, le mauvais bilan du Kazakhstan en matière de droits de l’homme et la crise actuelle qui l’a engendré ne feront qu’empirer », a déclaré M. Struthers.
Les protestations ont commencé à cause de l’agitation autour du prix du gaz mais, s’étant étendues à plusieurs villes, elles sont devenues un défi sans précédent pour les autorités actuelles, qui ont demandé l’aide militaire des pays voisins, dont la Russie, pour contenir les manifestations.