Paris :, 16 janv. (Cinktank.com) –
Le groupe « Femmes pour la justice » a dénoncé ce samedi la dispersion par la force des talibans d’un rassemblement organisé dans la capitale afghane, Kaboul, pour condamner le meurtre d’une jeune femme aux mains de l’ancien mouvement insurgé, aujourd’hui en charge du pays.
Les manifestants se sont rassemblés pour protester contre la mort de la jeune Zainab Abdulahi, abattue selon eux par les talibans alors qu’elle revenait d’un mariage, et ont demandé la libération d’Alia Azizi, directrice de la prison pour femmes de Herat et qui aurait été détenue par le mouvement, lequel a nié toute responsabilité. Selon ses proches, Azizi a disparu en octobre 2020 et n’a plus donné signe de vie depuis.
Selon les déclarations des organisateurs au quotidien Hasht e Subh, les talibans ont perturbé la manifestation en utilisant des pistolets électriques et en aspergeant de gaz poivré les manifestants qui se trouvaient à proximité de l’université de Kaboul.
« Lorsque nous approchions de l’université de Kaboul, trois véhicules talibans sont arrivés et ont tiré des gaz lacrymogènes sur nous », selon un manifestant, qui n’a pas souhaité être identifié. Les femmes soulignent que les talibans ont confisqué le téléphone d’une femme qui voulait enregistrer l’incident, et qui a également été agressée.
Le groupe islamiste a interdit les manifestations non autorisées et intervient fréquemment pour disperser par la force les manifestations en faveur des droits des femmes.
Les autorités talibanes ont empêché les employées du secteur public de reprendre le travail, de nombreuses écoles secondaires n’ont pas encore rouvert leurs portes aux filles et les universités publiques sont fermées. Ils ont également interdit les voyages longue distance aux femmes qui ne sont pas accompagnées d’un proche parent masculin.