Paris, 19 mai (Cinktank.com) –
Le conseiller américain pour la sécurité nationale, Jake Sullivan, a déclaré mercredi que Washington est convaincu que la Finlande et la Suède auront un processus d’adhésion à l’Alliance atlantique « efficace » et « efficient », malgré les réticences de la Turquie.
L’adhésion à l’OTAN dépend de l’approbation de tous les États membres, actuellement au nombre de 30, et l’approbation de la Turquie est donc essentielle pour que la Suède et la Finlande puissent achever un processus qui a été accéléré par l’offensive militaire de la Russie en Ukraine.
« J’espère que ces différences seront résolues. J’espère que l’OTAN parlera d’une seule voix et soutiendra la Finlande et la Suède en fin de compte », a déclaré M. Sullivan, qui s’est dit confiant dans la possibilité de répondre aux préoccupations d’Ankara, comme le rapporte l’agence de presse turque Anatolia.
M. Sullivan a également indiqué que les deux pays sont en négociations « directes » avec la Turquie pour parvenir à un accord. Ces déclarations interviennent également dans le contexte de la rencontre prévue entre le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, et le ministre turc des affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, à New York, selon le Financial Times.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a exprimé cette semaine sa réticence à autoriser automatiquement la Suède et la Finlande à rejoindre l’OTAN, avertissant qu’il ne donnera pas le feu vert aux « pays qui soutiennent le terrorisme ».
« L’OTAN est une alliance de sécurité et la Turquie ne peut accepter que cette sécurité soit en danger », a déclaré Erdogan mercredi, quelques heures après que la Suède et la Finlande ont officialisé leurs demandes d’adhésion au siège de l’OTAN à Bruxelles.
S’exprimant lors d’une réunion de parti, Erdogan a suggéré aux Suédois et aux Finlandais de « ne pas se donner la peine » de se rendre en Turquie et a appelé les autres partenaires de l’OTAN à « comprendre » la « sensibilité » de la Turquie, selon les médias locaux.
Erdogan reproche à la Suède de refuser d’extrader des « terroristes », faisant référence aux personnes liées à la guérilla du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). « Ils ne nous donnent pas de terroristes mais nous demandent de les accepter dans l’OTAN », a-t-il déclaré dans son discours.
Outre les refus d’extradition, qui s’étendent également aux alliés présumés du religieux Fetullah Gulen – accusé du coup d’État manqué de 2016 – Ankara a reproché aux deux pays nordiques les embargos sur les armes imposés après l’offensive militaire de la Turquie dans le nord de la Syrie.