Paris :, 28 janv. (Cinktank.com) –
Le Parlement irakien a annoncé que le vote pour élire le nouveau président du pays aura lieu le 7 février, après que les sessions ont commencé le 9 janvier suite à la ratification des résultats des élections parlementaires d’octobre 2021.
L’organisme a indiqué dans une déclaration publiée sur son site web que les noms des candidats devraient être publiés le 31 janvier, tandis que le vote aura lieu une semaine plus tard.
La présidence irakienne est assurée par des politiciens kurdes depuis deux décennies, en vertu d’un accord de partage du pouvoir qui prévoit que le premier ministre doit être un membre de la communauté chiite et le président du parlement un sunnite.
Ces derniers jours, le Parti démocratique du Kurdistan (PDK) et l’Union patriotique du Kurdistan (UPK), rivaux politiques dans la région semi-autonome du Kurdistan irakien, ont évalué les noms des candidats à l’élection.
Le PUK a décidé de soutenir le président sortant Barham Sali, tandis que le KDP a opté pour l’ancien ministre des affaires étrangères et des finances Hoshiar Zebari. Les deux partis tentent de gagner le soutien des autres partis à l’approche du vote.
Le nouveau président passera ensuite la main au candidat du bloc le plus important pour former un gouvernement, ce à quoi travaille déjà le religieux chiite Muqtada al-Sadr, qui dirige la coalition Sayirun qui a remporté les élections législatives.
Les résultats ont été dénoncés par une coalition de partis chiites alignés sur l’Iran, qui a subi un sérieux revers lors du scrutin, bien qu’ils aient finalement été ratifiés par la Cour suprême fin décembre.
Le Parlement a ensuite tenu sa séance inaugurale et ratifié la nomination de Mohamad al-Halbusi à la présidence de l’organe, mais la séance a dégénéré après que la coalition chiite a fait appel de cette nomination au motif qu’elle dispose d’une majorité, ce qui a entraîné la suspension provisoire d’al-Halbusi.
Dans ce contexte, au moins deux personnes ont été blessées mardi dans une attaque au projectile contre le domicile d’Al Halbusi, quelques heures après que la Cour suprême a rejeté le procès contre la première session de l’organe législatif.
Les élections législatives anticipées ont été convoquées à la suite de la grave crise politique qui a embrasé le pays après que des manifestations de masse en 2019 ont forcé la démission du gouvernement et l’adoption d’une nouvelle loi électorale.
Les manifestations, qui ont éclaté en octobre 2019 et ont fait plus de 550 morts – selon le bilan officiel publié en juillet 2020 – ont été une nouvelle démonstration du désenchantement de la population vis-à-vis de la classe politique face aux nombreux cas de corruption, au mauvais état des services publics et à la crise économique qui prévaut en Irak.