Les États-Unis demandent une réunion devant le Conseil de sécurité de l’ONU pour discuter des tensions frontalières en Ukraine
Paris :, 28 janv. (Cinktank.com) –
Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a déclaré jeudi que ni les États-Unis ni l’OTAN n’avaient tenu compte des préoccupations de la Russie lors de la rédaction du document en réponse aux demandes de Moscou.
« Les nombreuses déclarations faites hier par nos collègues montrent clairement que, en ce qui concerne les principaux aspects des projets d’accords que nous avons précédemment présentés aux autres parties, nous ne pouvons pas dire qu’ils ont tenu compte de nos préoccupations ou se sont montrés disposés à les prendre en considération », a-t-il déclaré.
Peskov a précisé qu’il y avait « peu de raisons d’être optimiste ». Le ministre russe des affaires étrangères, Sergueï Lavrov, s’est également fait l’écho de cette position en déclarant jeudi qu' »il n’y a pas de réaction positive » parce que le document ne répond pas à la « question principale », à savoir l’expansion de l’OTAN et les garanties de sécurité.
Malgré cela, M. Lavrov a souligné que le contenu est « le début d’une conversation sérieuse, mais sur des questions secondaires », selon l’agence de presse russe TASS.
Le secrétaire d’État américain Antony Blinken avait précédemment indiqué que le président américain Joe Biden avait été impliqué « dès le début » dans la rédaction de la proposition et aurait donc approuvé la version finale présentée.
Le document, comme il l’a expliqué, a été coordonné avec le gouvernement ukrainien et les alliés européens et a été remis mercredi par l’ambassadeur américain en Russie, John Sullivan, au vice-ministre russe des affaires étrangères, Alexander Grushko.
Toutefois, l’administration Biden a décidé de ne pas la rendre publique pour le moment afin de ne pas réduire sa marge de manœuvre au milieu des tensions croissantes en Europe de l’Est.
En ce sens, M. Peskov a fait remarquer jeudi que le contenu du document a été détaillé et que « peut-être, vraiment, il ne devrait pas (être publié) maintenant, selon l’agence susmentionnée.
Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, avait précédemment déclaré que le président russe Vladimir Poutine prendrait du temps avant de prendre les mesures nécessaires en réponse à la réaction des États-Unis et de l’OTAN à sa proposition de garanties de sécurité pour l’Europe.
BONNES RELATIONS
D’autre part, la Russie a assuré qu’elle était intéressée par « des relations bonnes et mutuellement bénéfiques avec l’Union européenne ». Cela a été confirmé par l’ancien Premier ministre russe et actuel vice-président du Conseil de sécurité russe, Dmitri Medvedev.
« Il est dans notre intérêt que ces relations soient bonnes, qu’elles soient aussi économiquement bénéfiques que possible, et c’est ce sur quoi nous pouvons et devons travailler », a-t-il déclaré, ajoutant que « la Russie est prête à travailler avec tous les États de l’UE ».
Cependant, plus tôt dans la journée de jeudi, il a également qualifié l’existence de l’OTAN de « paradoxe », étant donné que le bloc militaire « n’a aucun ennemi qui s’oppose à l’Occident ».
« Le paradoxe (…) est que l’OTAN n’a aujourd’hui aucun adversaire qui se positionne comme un pays ou une communauté de pays qui, idéologiquement, n’acceptent pas l’existence de l’Occident », a-t-il déclaré dans une interview accordée à l’agence de presse russe Sputnik.
CONSEIL DE SÉCURITÉ
Dans le contexte des tensions, les États-Unis auraient demandé une réunion devant le Conseil de sécurité de l’ONU pour discuter de la situation à la frontière avec l’Ukraine. Selon le Wall Street Journal, la réunion devrait avoir lieu lundi, un jour seulement avant que Moscou ne prenne la présidence tournante de l’organisme.
« Plus de 100 000 soldats russes sont déployés à la frontière ukrainienne. La Russie s’engage dans de nouveaux actes de déstabilisation visant le pays, ce qui constitue une menace claire pour la paix et la sécurité internationales et la Charte des Nations unies », a déclaré l’envoyée américaine aux Nations unies, Linda Thomas-Greenfield, dans un communiqué.
En ce sens, elle a souligné sur son profil Twitter officiel que les membres du Conseil « doivent examiner directement les faits et considérer les enjeux », car « ce n’est pas le moment d’attendre et de voir ».