Le Comité national républicain a voté vendredi en faveur d’une motion de censure à l’encontre de Liz Cheney et d’Adam Kinzinger, membres disgraciés de la commission de la Chambre des représentants américaine chargée d’enquêter sur l’assaut du Capitole.
Cette décision, provoquée par une motion déposée par David Bossie, l’un des membres du parti fidèles à l’ancien président Donald Trump et membre de l’affilié républicain du Maryland, constitue un précédent dans l’histoire du parti, qui n’avait jusqu’à présent jamais réprimandé un membre du Congrès en exercice.
Le vote a eu lieu ce vendredi à Salt Lake City, dans l’Utah, lors de la conférence annuelle du parti et a été soutenu, à quelques exceptions près, par la grande majorité des 168 républicains qui ont pris part au vote.
La motion, qui a été introduite jeudi, stipule que si elle est approuvée par le comité national, le parti républicain cessera immédiatement tout soutien aux deux membres ciblés de la formation en raison de leur « comportement destructeur » à la Chambre des représentants des États-Unis.
« La conférence ne doit pas être sabotée par les représentants Liz Cheney et Adam Kinzinger, qui ont démontré, par leurs actions et leurs paroles, qu’ils soutiennent davantage les tentatives des démocrates de détruire le président Trump que de regagner une majorité républicaine en 2022 », indique le mémoire consulté par NBC.
Pour l’acte d’accusation, Cheney et Kinzinger se sont engagés dans une série d’actions, dans le cadre de la commission à laquelle ils siègent, qui ne sont pas seulement indignes des membres du parti républicain au Congrès, mais qui « semblent également destinées à faire avancer le programme politique obscur des démocrates ».
Cheney et Kinzinger sont tous deux les seuls républicains de cette commission de neuf membres et parmi les rares de leur parti à avoir osé condamner le rôle de l’ancien président Trump dans les émeutes au cours desquelles une foule de ses partisans a saccagé le Capitole le 6 janvier 2021.
Avant le vote, la sanction proposée a été mal accueillie, comme il fallait s’y attendre, non seulement par les personnes concernées, mais aussi par d’autres républicains de premier plan, comme le sénateur Mitt Romney, pour qui la « honte » s’abattrait sur le parti si cette mesure était approuvée contre deux personnes qui ne font que « chercher la vérité face à la malveillance ».
« L’honneur revient à Liz Cheney et Adam Kinzinger pour avoir cherché la vérité, même lorsque cela leur coûte très cher personnellement », a défendu le sénateur Romney sur ses réseaux sociaux, quelques heures avant le début du vote.
De son côté, Cheney, qui a déjà été déchu de son poste de leader au Congrès par ses collègues de parti, a déploré que le haut commandement républicain soit devenu « l’otage volontaire d’un homme qui a admis avoir tenté de renverser l’élection présidentielle et qui laisse entendre qu’il gracierait les accusés le 6 janvier », dans une allusion claire à Trump.
« Je suis un conservateur constitutionnel et je ne reconnais pas ceux qui, dans mon parti, ont abandonné la Constitution pour embrasser Donald Trump. L’histoire les jugera. Je ne cesserai jamais de me battre pour notre république constitutionnelle », a-t-elle déclaré.
M. Kinzinger a également regretté que certains membres du parti consacrent leurs efforts à « censurer » deux de ses collègues pour le simple fait de « défendre leurs serments » lors de leur entrée en fonction, au lieu d' »aider le peuple américain ».
« Ils ont laissé les conspirations et le tribalisme toxique entraver leur capacité à voir clair », a déclaré le représentant de l’Illinois.
