Paris, 1er avr. (Cinktank.com) –
Le porte-parole du Département d’État américain, Ned Price, a démenti lors d’une conférence de presse jeudi les accusations du Premier ministre pakistanais Imran Jan selon lesquelles les États-Unis cherchent à renverser son gouvernement.
« Nous suivons de près l’évolution de la situation au Pakistan, et nous respectons, nous soutenons le processus constitutionnel du Pakistan et l’État de droit. Mais lorsqu’il s’agit de ces allégations, il n’y a aucune vérité », a déclaré M. Price.
Le Parlement pakistanais a annoncé jeudi sa décision de reporter à dimanche une session de débat sur la motion de défiance de l’opposition à l’encontre du Premier ministre, un processus qui a été reporté à plusieurs reprises, suscitant les critiques de l’opposition sur ce qu’elle décrit comme une tentative d’empêcher un vote sur la question.
La séance a commencé par une demande de l’assistant de M. Jan de lever la séance afin que la chambre puisse être utilisée pour une réunion du Comité de sécurité nationale, prévue deux heures plus tard, ce qui a été rejeté après un vote, a rapporté le quotidien pakistanais Dawn.
Après cela, le vice-président du Parlement, Qasim Jan Suri, qui a dirigé la session, a ouvert le débat pour les discours, tandis que l’opposition a demandé qu’il passe au vote sur la motion de défiance. En réponse, Suri a déclaré que l’attitude des opposants n’était « pas sérieuse » et a levé la séance.
Après l’annonce de la décision, M. Jan a fait un discours télévisé dans lequel il a lié la motion de défiance à son encontre à une « conspiration étrangère », prétendument due à la « politique étrangère indépendante » de son administration.
Il a expliqué qu’un pays étranger – qu’il a d’abord identifié comme étant les États-Unis avant de rectifier – avait envoyé une lettre « au Pakistan » montrant qu’il « était au courant » de la motion de défiance contre lui avant qu’elle ne soit déposée par l’opposition à l’Assemblée nationale.
Jan a exprimé tout au long de son discours sa confiance dans le fait que la motion de défiance ne passerait pas, comme ce fut le cas en mars 2021, lorsqu’il s’est volontairement porté candidat à une motion de défiance suite aux mauvaises performances de son parti au sein de la législature.
Le Premier ministre pakistanais, dont le mandat de cinq ans se termine en août 2023, a remporté une élection en 2018 entachée d’accusations selon lesquelles l’armée aurait influencé le processus pour favoriser sa victoire.