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Le Conseil de l’Europe ouvre une procédure d’infraction contre la Turquie pour l’emprisonnement d’Osman Kavala

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Paris :, le 3 février (Cinktank.com) –

Le Conseil de l’Europe a annoncé avoir lancé une procédure d’infraction contre le gouvernement turc pour son refus de se conformer à un arrêt de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) concernant le philanthrope et militant influent Osman Kavala.

Le Comité des Ministres du Conseil de l’Europe a pris cette décision après avoir évalué la position d’Ankara, qui a refusé de se conformer à la condamnation prononcée en 2019 par le tribunal, qui s’est prononcé en faveur de la libération de l’activiste au motif que sa détention avait été poursuivie. « sans preuves suffisantes ».

L’ouverture de procédures d’infraction est un mécanisme rarement utilisé par le Conseil de l’Europe, ce qui souligne l’inquiétude suscitée par l’affaire Kavala au niveau international.

Dans un communiqué, le Conseil de l’Europe a qualifié de « regrettable » le refus des autorités turques de se conformer à la peine et a indiqué que « cette attitude crée un précédent inquiétant et accroît l’inquiétude de l’Union européenne quant au système judiciaire turc et son adhésion aux normes européennes ».

« Cela viole également les obligations de la Turquie en tant que membre du Conseil de l’Europe et candidat à l’UE », indique le texte, qui précise que le bloc communautaire « suivra de près l’affaire Kavala, ainsi que la décision du tribunal à cet égard ».

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Pour le gouvernement turc, « chacun, et en particulier le Comité des ministres du Conseil de l’Europe, doit respecter et faire confiance aux procédures judiciaires menées par des tribunaux indépendants et impartiaux ».

En ce sens, il a souligné à plusieurs reprises qu’en tant que membre fondateur du conseil, la Turquie « est consciente de ses responsabilités vis-à-vis de la Convention européenne des droits de l’homme ». Pour cette raison, il a averti dans le passé que « prendre des mesures contre certains pays pour des raisons politiques porte atteinte à la réputation du conseil ».

Kavala, 64 ans, a nié toutes les charges retenues contre lui et ses avocats qualifient sa détention d’injuste, estimant qu’elle est fondée sur des « motifs politiques » de nature « abstraite, sans fondement et fictive ». Pour sa propre ONG, Kavala est soumis depuis quatre ans à un procès « kafkaïen » malgré l’arrêt contraignant de la CEDH en décembre 2019.