Paris :, 10 déc. (Cinktank.com) –
Les violations des droits et libertés en Birmanie connaissent une « escalade alarmante », selon le Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, qui a notamment dénoncé la mort et l’immolation par le feu de onze civils, dont cinq mineurs, aux mains des forces armées, ainsi que l’attaque aveugle de manifestants pacifiques à Rangoon.
Plus de dix mois après le coup d’État, le bureau de l’ONU estime que la répression a atteint des niveaux « sans précédent » et que de « graves violations » sont enregistrées « chaque jour », notamment des violations du droit à la vie, à la liberté et à la sécurité, de l’interdiction de la torture, du droit à un procès équitable et de la liberté d’expression.
Plus de 1 300 personnes sont mortes depuis le coup d’État et le nombre de détenus dépasse désormais 10 600. Le porte-parole du Haut Commissaire, Rupert Colville, estime que l’heure est venue d’une réponse « ferme, unie et déterminée » de la part de la communauté internationale, qu’il a exhortée à « redoubler d’efforts » pour que les responsables rendent des comptes et que la « démocratie soit rétablie » en Birmanie.
Ces dernières semaines, l’ONU a reçu de « multiples » informations concernant des villages incendiés, comme celui de Thantlang, dans l’État Chin, où un groupe de soldats aurait mis le feu à 450 maisons, ou un autre cas dans la région de Kayah où plusieurs civils ont été brûlés vifs après s’être réfugiés dans un bâtiment.
L’un des cas les plus choquants s’est produit le 7 décembre, lorsqu’une unité de l’armée aurait été attaquée par des miliciens dans la région de Sagaing et que les militaires ont répondu en prenant d’assaut le village de Done Taw. Onze hommes, dont cinq mineurs, ont été arrêtés et incendiés.
« Ces attaques sont effroyables, totalement inacceptables et en violation des valeurs communes de l’humanité. Ils sont loin d’être isolés », a déclaré M. Colville.