Paris, 20 jun. (Cinktank.com) –
Selon une enquête du « New York Times », la journaliste américano-palestinienne Shirin abu Akle a été « très probablement » tuée par des tirs de l’armée israélienne, malgré la position officielle israélienne selon laquelle les miliciens palestiniens sont responsables.
Après avoir déterminé que 16 coups de feu ont été tirés au moment de la mort du journaliste, l’analyse à la microseconde du son des balles dans les enregistrements a permis de déterminer la distance à laquelle les coups de feu ont été tirés : entre 150 et 180 mètres.
A cette distance précise et en vue directe de l’endroit où se trouvait le journaliste, se trouvait un véhicule blindé de l’armée israélienne, tandis que les miliciens palestiniens étaient plus proches et avec un mur entre eux et les journalistes.
Cependant, l’enquête note que rien n’indique que les militaires avaient l’intention de tuer le journaliste d’Al-Jazeera.
« Nous n’avons trouvé aucune preuve que le tireur ait reconnu Abu Akle ou ait tiré sur elle personnellement. Le Times n’a pas été en mesure de déterminer si le tireur avait vu qu’elle et ses collègues portaient des gilets de protection avec le mot ‘presse’ en surimpression », a déclaré le journal.
Abu Akle est mort le 11 mai après avoir reçu une balle dans la tête lors d’une opération des forces de sécurité israéliennes dans la ville de Jénine, en Cisjordanie.
Les responsables israéliens ont indiqué dès la semaine dernière que l’armée avait identifié l’arme avec laquelle le journaliste a pu être abattu, mais ont souligné qu’ils ne pouvaient en être sûrs que si les autorités palestiniennes leur remettaient la balle, ce qu’elles ont refusé de faire.
L’enquête du journal new-yorkais a permis de reconstituer les moments qui ont précédé la fusillade à l’aide de séquences vidéo de civils palestiniens sur les lieux, de caméras de sécurité et des témoignages de sept personnes.
L’analyse des bandes sonores et le travail des experts qui se sont rendus sur les lieux de l’incident, ainsi que le récit des autorités militaires israéliennes, ont permis d’aboutir à ces conclusions, qui soulignent qu’il n’y avait pas de Palestiniens armés sur les lieux où se trouvait le journaliste.
En effet, elle souligne que deux minutes se sont écoulées entre le dernier tir et la rafale de treize balles qui a tué Abu Akle. Israël soutient que s’il s’agissait d’un tir israélien, le militaire tentait de tirer sur un Palestinien armé se trouvant à proximité.