Jean-Baptiste Gonnet a franchi cette semaine, à l’occasion de l’Open de France, son cinquième cut de la saison sur le DP World Tour. Mais le presque quadragénaire, qui se partage entre l’enseignement et les tournois professionnels, avoue avoir de plus en plus de mal à gérer les contraintes de la vie sur le circuit.
Jean-Baptiste Gonnet, déclarations
» C’est drôle, je ne t’ai pas vu venir me voir en début de semaine, j’ai compris et là je joue négatif et te voilà » souriait Jean-Baptiste Gonnet en zone mixte après sa première carte de 69 (-2 ).
Il est vrai que le Cannois de 39 ans, qui participe à son 11e Open de France, n’était pas forcément la tête de gondole du contingent tricolore. Malgré une carte de 72 (+1) vendredi, Gonnet a passé son premier cut à Guyancourt depuis 2010.
Réduit par des douleurs au dos, le Français reconnaît que la flamme qui lui avait permis de se relancer fin 2019 s’est éteinte. « J’ai de gros problèmes de mise en jeu depuis longtemps, j’ai eu une hernie discale en 2014 et physiquement j’ai du mal.
Je fais une faute technique que je ne peux pas résoudre et je rate beaucoup de mises en jeu. C’est aussi pour ça que j’ai des difficultés cette saison. Mais je me suis bien accroché, j’ai fait un très bon birdie au 14 puis un excellent par au 18, je pensais que mon coup de fer était dans l’eau.
Je me suis beaucoup battu et c’est aussi pour cela que je prends pas mal de plaisir car je ne joue pas très bien. « Cette saison, Jean-Baptiste Gonnet est dans le dur. Ce cut est le 5e de la saison en 11 tournois et sa meilleure performance à ce jour reste une anonyme 54e place en Espagne en avril.
« C’est vraiment bien. Mais j’ai du mal, je suis franc, je ne vais pas dire que tout va bien, c’est difficile, je sens que je suis au bout du truc, j’ai de plus en plus de mal, j’ai une grosse douleur au pied, j’ai fait deux infiltrations.
Je ne dis pas que c’est fini pour toujours mais peut-être que j’ai besoin de prendre du recul, je ne sais pas…. Depuis le temps que je joue à ce jeu, ça me pèse un peu, ce n’est pas la fin du monde non plus. Ça fait 2-3 ans que je me force, mais ça fait très longtemps que je n’ai plus envie.
J’ai repris goût au jeu en allant aux cartes mais là je me retrouve depuis 2 ans dans l’humeur dans laquelle j’étais quand j’ai arrêté en 2014, où j’en avais marre des voyages…. Je vois peut-être que le verre à moitié vide est peut-être l’accumulation de tout, même si j’aime toujours ça.
A un moment donné, on n’en peut plus, je ne suis pas le seul, il y en a d’autres… » On prend du plaisir quand on a des objectifs, malheureusement, à part faire le cut, je n’en ai plus comme être dans le top 100 mondial ou gagner des tournois….
Celui qui concède qu’il est presque impossible de réussir à se partager entre son académie au golf Victoria de Valbonne et sa vie de pro sur le circuit a du mal à trouver des objectifs et la motivation qui va avec.
« Je me rends compte que ce n’est pas possible de faire les deux. Si tu veux bien jouer à ce niveau, tu dois être au top, tu dois t’entraîner, tu dois faire ce que les gars font. C’est un peu difficile d’être le cul entre deux chaises. « Samedi, Gonnet a abandonné tout espoir de faire mieux que sa 25e place en 2007.
Rejeté au fond du classement après une carte de 80 ponctuée de 4 doubles bogeys, il se présentera dimanche sans véritable objectif. Un nouveau temps. « On prend du plaisir quand on a des objectifs, malheureusement, à part faire le cut, je n’en ai plus.
Comme être dans le top 100 mondial ou gagner des tournois. Ces objectifs, je les ai un peu perdus de vue parce que j’ai plus de difficultés. C’est un cercle vicieux : pas d’objectif, pas de motivation, sans motivation on ne joue pas bien et quand on ne joue pas bien c’est difficile de se motiver….
Les gens ont l’impression qu’on va à la plage, qu’on est en vacances toutes les semaines, mais c’est mentalement très épuisant, c’est épuisant, épuisant, épuisant… »