Paris :, 31 Mar. (Cinktank.com) –
Un rapport de Human Rights Watch (HRW) a appelé jeudi la FIFA à user de son influence auprès des autorités iraniennes pour exiger qu’elles annulent « de toute urgence » l’interdiction des femmes dans les stades et qu’elles veillent à ce que les auteurs d’abus soient tenus de rendre des comptes.
« Les autorités iraniennes ont démontré à plusieurs reprises qu’elles étaient prêtes à faire des pieds et des mains pour faire respecter leur interdiction discriminatoire et cruelle des femmes dans les stades de football « , a déclaré Tara Sepehri Far, chercheuse senior sur l’Iran à Human Rights Watch, dans un communiqué.
« Étant donné les violations de longue date des autorités iraniennes, la FIFA devrait suivre ses propres directives mondiales en matière de non-discrimination et devrait envisager des sanctions pour le non-respect de l’Iran », a-t-elle ajouté.
De son côté, la Fédération iranienne de football (FFI) a reconnu mercredi sa responsabilité et s’est excusée après que des femmes se sont vu refuser l’entrée au match Iran-Liban de mardi et ont également été repoussées à l’extérieur avec des charges et du gaz poivré.
HRW rappelle que depuis 40 ans, les autorités iraniennes interdisent aux femmes d’assister aux matchs de football et aux autres rencontres sportives dans les stades. Bien que cette interdiction ne soit pas inscrite dans la loi ou le règlement, les autorités la font régulièrement respecter depuis des décennies. Cette interdiction a entraîné des arrestations, des passages à tabac, des détentions et des abus à l’encontre des femmes.
En septembre 2019, une femme fan de football, Sahar Khodayari, connue sous le nom de « Blue Girl », aurait été condamnée à la prison pour avoir tenté de pénétrer dans un stade. Elle est morte par auto-immolation, suscitant un tollé national et international.
En octobre 2019, après un délai fixé par la FIFA pour que les autorités iraniennes acceptent que « les femmes doivent entrer dans les stades de football », le gouvernement a autorisé un nombre limité de femmes à assister à un match de qualification pour la Coupe du monde au stade Azadi.
Selon les Statuts de la FIFA (article 3, droits de l’homme, et article 4, non-discrimination), la discrimination fondée sur le sexe – qui comprendrait l’exclusion ou l’interférence de l’accès des femmes et des filles aux stades – est « strictement interdite et passible de suspension ou d’expulsion ».
« Le président de la FIFA, Gianni Infantino, a personnellement promis que les femmes iraniennes seraient autorisées à se rendre dans les stades », a souligné Sepehri Far.
Sepehri Far a conclu la déclaration en disant qu' »il est grand temps que la FIFA démontre qu’elle est sérieuse dans la mise en œuvre de mesures de responsabilité transparentes pour garantir que les femmes en Iran puissent regarder les matchs comme leurs homologues féminines dans le monde entier ».
