Paris :, 27 déc. (Cinktank.com) –
Des dizaines de personnes ont manifesté lundi dans la capitale sud-coréenne, Séoul, pour protester contre la grâce présidentielle accordée la semaine dernière à l’ancienne présidente Park Geun Hye, qui purgeait une peine de 22 ans de prison pour corruption.
Des militants représentant plus d’un millier de groupes de la société civile ont pris part à une manifestation devant le palais présidentiel pour demander au président, Moon Jae In, de retirer la grâce de Mme Park, selon l’agence de presse sud-coréenne Yonhap.
Ainsi, le président de la Confédération coréenne des syndicats (KCTU), Yang Kyung Soo, a dénoncé que « le pardon unilatéral de Moon à l’égard de Park, que la population a chassée après une série de manifestations, constitue un défi à la démocratie sud-coréenne ».
« L’histoire se souviendra de Moon comme d’un pécheur qui a contourné la démocratie et tourné le dos à l’avancée de la roue de l’histoire », a-t-il ajouté, lors d’un événement où les participants ont prévenu que la décision pourrait semer « des graines de discorde » conduisant à une « dissipation sociale excessive ».
Des groupes civiques représentant les familles des personnes tuées dans le naufrage du ferry « Sewol » en 2014, pendant la présidence de Mme Park, se sont joints à ces critiques. « Accorder une grâce spéciale à quelqu’un qui ne repent pas ses erreurs est une régression de la démocratie », ont-ils fait valoir.
Mme Park a été reconnue coupable en avril 2018 de 16 des 18 accusations de corruption portées contre elle et condamnée à une amende de 18 milliards de wons (13,3 millions d’euros) pour tous les abus qu’elle a commis pendant son mandat. En mars 2017, elle a été démise de ses fonctions à la suite du scandale de corruption.
Elle a notamment été reconnue coupable d’abus de pouvoir pour avoir forcé plusieurs entreprises privées à verser de l’argent à des fondations contrôlées par son homme de confiance, Choi Son Sil. Elle a également été condamnée pour avoir fait pression sur le constructeur automobile Hyundai afin qu’il signe un accord avec une société contrôlée par un ami de Choi.
L’ancien président a également été reconnu coupable d’avoir fait pression sur le groupe commercial Lotte pour qu’il fasse un don de 7 milliards de wons (environ 5,21 milliards d’euros) à une fondation dirigée par Choi et d’avoir forcé la société KT à embaucher un ami de sa confidente et à signer un contrat avec une société de publicité contrôlée par les amis de Choi.
Le tribunal a estimé qu’il était prouvé à l’époque que Mme Park avait commis un abus de pouvoir en forçant Samsung à faire un don de 1,6 milliard de wons (environ 1,19 milliard d’euros) à une fondation dirigée par sa confidente. Elle a donc été condamnée pour avoir divulgué 47 documents présidentiels à cette dernière. Elle a également obligé l’entreprise technologique à donner des chevaux et des voitures à la fille de Choi.