
Vivre | Crise en Ukraine
demande une « répartition équitable » entre les États membres de l’accueil
BRUXELLES, le 2 mars (EUROPE PRESS) –
La Commission européenne a demandé mercredi aux gouvernements nationaux d’accorder une protection automatique pendant au moins un an aux personnes déplacées arrivées sur le sol communautaire fuyant la guerre en Ukraine, qu’elles soient citoyens ukrainiens ou résidents d’autres nationalités, par exemple des réfugiés d’autres endroits comme Syrie ou Afghanistan mais installé dans ce pays.
Il demande également que les citoyens d’autres nationalités sans résidence en Ukraine mais qui se trouvaient temporairement dans le pays, tels que les étudiants ou les chercheurs, soient autorisés à passer, tout en avertissant qu’ils n’auront pas droit à une protection automatique et seront rapatriés en leur lieu d’origine.
Plus de 650 000 personnes ont déjà fui l’Ukraine et la commissaire à l’Intérieur, Ylva Johansson, a déclaré ces jours-ci que l’UE devait se préparer à l’arrivée de « millions » de personnes déplacées si la guerre se poursuivait.
Pour cette raison, Bruxelles juge indispensable d’activer un mécanisme assurant une protection « immédiate mais limitée » dans le temps, selon des sources communautaires, pour donner aux Etats membres le temps de « gérer en parallèle » les milliers de demandes d’asile qui sont attendues et qui prendra plus de temps à examiner.
« Nous accorderons des permis de séjour, l’accès au marché du travail et au logement aux personnes dans le besoin », a assuré la commissaire à l’Intérieur, Ylva Johansson, qui a également présenté ce mercredi des orientations aux autorités nationales pour assouplir les contrôles aux frontières et accélérer la passage de ceux qui fuient l’Ukraine.
Bruxelles a déjà annoncé dimanche dernier qu’elle demanderait aux Vingt-sept d’activer la directive sur la protection temporaire créée après la guerre des Balkans pour soulager la pression sur les systèmes d’asile en cas de crise similaire et détaille désormais les conditions qu’elle propose pour son utilisation après l’invasion russe. d’Ukraine.
Les ministres de l’intérieur de l’Union européenne devraient donner leur feu vert au mécanisme ce jeudi, lors d’une réunion à Bruxelles, étant donné qu’ils ont déjà manifesté un large soutien lors d’une réunion extraordinaire dimanche dernier pour une mesure qui ne requiert pas l’unanimité mais un avis qualifié. majorité à adopter.
La protection temporaire sera en vigueur dès son adoption ce jeudi par les Vingt-Sept et pourra être automatiquement prolongée d’un an supplémentaire (en deux semestres) si la guerre continue. L’exécutif communautaire peut demander sa suspension à tout moment s’il considère que la situation de crise est terminée, mais il peut également demander une année supplémentaire d’application dans la limite des trois années prévues.
« REPARTITION EQUITABLE » DE L’ACCUEIL
Plus précisément, une protection immédiate sera assurée aux citoyens ukrainiens et aux résidents d’autres nationalités, ainsi qu’aux membres de leur famille déplacés par le conflit ; cela inclut les citoyens non ukrainiens et les apatrides résidant légalement en Ukraine et incapables de retourner dans leur pays d’origine. Les mineurs non accompagnés ont droit à la tutelle légale et à l’accès à l’éducation et aux autres droits prévus dans le cadre de la protection temporaire.
La mise en œuvre de la protection temporaire n’interfère pas avec le droit des personnes déplacées de demander une protection internationale ou l’asile dans l’Union européenne, bien que Bruxelles ouvre la main avec ce mécanisme pour que les procédures puissent être retardées au-delà des délais habituels, conscient de la « pression » que l’arrivée de milliers de personnes aura sur les systèmes migratoires.
L’exécutif communautaire estime qu’à terme entre « 1,2 et 3,5 millions de personnes » fuyant la guerre pourraient demander l’asile dans l’un des pays de l’Union européenne, parmi lesquels l’Espagne, l’Allemagne, la Pologne, l’Italie et la République tchèque ont été des destinations « traditionnelles » pour les Ukrainiens après des conflits antérieurs comme celui de Crimée en 2014.
En tout état de cause, les services communautaires proposent déjà, dans le cadre de la protection immédiate, la mise en place d’un mécanisme de « juste équilibre » pour assurer une répartition de la charge de l’accueil entre les États membres et éviter que ceux qui sont en première ligne ou deviennent des finalistes préférentiels destination sont débordés.
A cette fin, Bruxelles prône une « plate-forme solidaire » dans laquelle les gouvernements pourront échanger des informations sur la capacité d’accueil de chacun et le nombre de personnes bénéficiant d’une protection temporaire arrivant sur leur territoire, dans le but d’identifier d’éventuels besoins d’accompagnement.
Ce n’est pas en vain que les citoyens ukrainiens ont le droit de voyager en tant que touristes dans l’Union européenne sans avoir besoin d’un visa pour une durée maximale de 90 jours tant qu’ils présentent un passeport biométrique, déjà largement intégré à la population. Cette circonstance leur donne la liberté de mouvement dans toute l’UE, ce qui facilitera la « diaspora » des personnes déplacées vers les pays où elles ont de la famille ou des amis qui peuvent les soutenir au sein de l’UE.
Dans la crise actuelle, en outre, l’UE assouplira les contrôles aux frontières pour permettre le passage et accordera une protection temporaire à ceux qui prouvent leur situation même s’ils ne disposent pas des documents de voyage appropriés, par exemple si leur passeport est expiré ou n’est pas encore valide. biométrique Les conditions douanières ne seront pas imposées sur les effets personnels qu’ils transportent, ni sur les espèces ou les animaux domestiques qu’ils transportent avec eux.