Accueil Dernières minutes L'International Borrell demande au Mali de garantir l’efficacité de la mission de formation...

Borrell demande au Mali de garantir l’efficacité de la mission de formation de l’UE

0

Borrell souligne que « la principale responsabilité incombe aux autorités des pays du Sahel »

BRUXELLES/Paris :, 27 (Cinktank.com)

Le haut représentant de l’Union européenne pour la politique étrangère, Josep Borrell, a demandé jeudi au ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, des garanties quant à l’efficacité de la mission de formation militaire de l’UE, après avoir rappelé que le soutien du bloc européen à Bamako « ne sera pas à tout prix ».

Le Mali a essuyé deux coups d’État militaires en un an et Bruxelles s’inquiète actuellement de l’incursion du groupe Wagner dans le pays, ce qui fait douter de l’opportunité de maintenir la mission militaire de formation déployée par l’UE depuis 2013.

Le chef de la diplomatie communautaire s’est dit préoccupé par l’entrée dans le pays du groupe paramilitaire russe, affirmant qu’elle comporte « des risques importants pour la population civile ». « Les méthodes de ce groupe sont incompatibles avec nos efforts collectifs pour la sécurité et le développement », a-t-il déclaré dans un communiqué sans poser de questions à l’issue de la réunion.

En ce sens, la rencontre de Borrell avec les ministres des Affaires étrangères du Sahel à Bruxelles a été l’occasion pour le bloc européen d’exprimer sa volonté de rester attaché à la sécurité au Sahel, mais d’exiger de Bamako des « garanties concrètes » que la mission européenne sera « efficace ».

Lire aussi:   Les États-Unis annoncent qu'ils vont envoyer des systèmes de fusées multiples en Ukraine pour frapper. "OBJECTIFS CLÉS"

Sur la décision des militaires de retarder la transition démocratique dans le pays, en faisant l’impasse sur les élections prévues en 2022, le Haut Représentant a soutenu la demande de la CEDEAO que les autorités maliennes adoptent prochainement un calendrier électoral « crédible ».

La rencontre a également coïncidé avec le coup d’État au Burkina Faso, perpétré ce lundi par un groupe de militaires. Borrell a réitéré que l’ordre constitutionnel doit revenir dans le pays sahélien et que la libération des dirigeants détenus, dont le président Roch Kaboré, est « essentielle »: « Nous rappelons notre attachement au respect des institutions républicaines et au retour rapide à l’ordre constitutionnel ».

« Dans ce contexte régional critique, je me réjouis de poursuivre notre coopération forte et fructueuse avec le Niger et la Mauritanie. Nous avons noté l’évolution positive de la transition au Tchad, que nous continuerons à soutenir », a-t-il ajouté.

La région du Sahel a connu des mois de grande instabilité avec les coups d’État militaires au Mali et au Burkina Faso et la transition au Tchad après l’assassinat du président Idriss Deby. Cette région est d’une importance stratégique pour l’UE, qui dispose de plusieurs régiments militaires dans la région pour aider les forces locales à lutter contre la présence croissante de groupes terroristes.

Lire aussi:   La Maison Blanche demande au Congrès américain d'accélérer l'approbation de 33 milliards de dollars supplémentaires pour l'Ukraine

BORRELL APPELLE À LA RESPONSABILITÉ

Borrell a précisé que « le soutien extérieur ne suffit pas » et que, par conséquent, la « responsabilité principale incombe aux autorités des pays du Sahel », selon un communiqué de l’institution.

« Il appartient à ces autorités d’offrir une réponse à leurs citoyens en déployant des services publics et de base sur l’ensemble du territoire. C’est le sens de l’impulsion civile et politique que nous avons décidé ensemble à N’Djamena il y a près d’un an et que nous avons nous nous sommes engagés collectivement à mettre en œuvre », a-t-il souligné.

Ainsi, Borrell a souligné que la rencontre a permis de « faire le point » sur la situation « très préoccupante » dans la zone : « L’impatience grandit et, tôt ou tard, ces faiblesses alimentent les mouvements terroristes que nous combattons tous et qui sont une menace pour tous. »

« Mon message était – je l’espère – très clair : l’UE reste engagée envers le Sahel. C’est un partenaire fiable et de long terme. Les gens ont des besoins urgents en termes de sécurité, d’aide humanitaire et d’opportunités sociales et économiques », a-t-il déclaré.