demande aux autorités de « continuer à accélérer les progrès » pour garantir les droits des victimes
Paris, 18 mai (Cinktank.com) –
Le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, a exprimé sa « profonde tristesse » après que les autorités mexicaines ont chiffré à 100 000 le nombre de personnes disparues dans le pays, tout en appelant le gouvernement à « continuer à accélérer les progrès » pour garantir les droits des victimes.
M. Guterres a exprimé sa « profonde solidarité » avec les familles des victimes, qui « aspirent à retrouver leurs proches, les recherchent inlassablement et continuent à se battre pour la vérité, la justice et les garanties que cela ne se reproduira pas », selon son porte-parole, Stéphane Dujarric.
« Le Secrétaire général applaudit les mesures positives prises par le gouvernement mexicain pour garantir les droits des victimes de disparitions et encourage les autorités à continuer à accélérer les progrès », a-t-il déclaré, avant de noter que « certaines » de ces mesures sont mises en œuvre avec le soutien de l’ONU.
Il a également souligné que « les Nations unies renouvellent leur engagement à accompagner le Mexique dans ses efforts pour prévenir et combattre ces graves violations des droits de l’homme, qui causent une souffrance extraordinaire aux victimes et à leurs familles et nuisent à la société dans son ensemble ».
Mardi, la Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, Michelle Bachelet, a appelé les autorités à redoubler d’efforts pour éviter que le nombre de disparus ne continue d’augmenter – on en compte déjà 100 000 depuis 1964 – et a déploré, entre autres, l’impunité « écrasante » qui persiste dans ce type d’affaires.
L’ONU ne cache pas son inquiétude quant au fait que seules 35 disparitions ont abouti à une condamnation, ce que l’organisation attribue au manque d’enquêtes efficaces. Selon Mme Bachelet, cette impunité « laisse les familles seules », qui sont également contraintes de supporter le fardeau d’essayer de clarifier ce qui s’est passé.
Selon les données présentées par le ministère mexicain de l’Intérieur (Segob), 100 012 personnes ont le statut de « disparues et portées disparues », plus précisément entre le 15 mars 1964 et le 16 mai 2022, avec une augmentation « disproportionnée » en 2006.
Malgré le bilan de Segob, on estime que le nombre réel de disparus est beaucoup plus élevé que le chiffre officiel, car il existe des familles qui ne signalent pas la disparition de leurs proches. En avril, le Comité des Nations unies sur les disparitions forcées a exhorté les autorités mexicaines à prendre des » mesures immédiates » pour mettre fin à l’impunité.