Toujours aussi ambitieux pour l’Open de France, Pascal Grizot, le président de la Fédération française de golf, regrette que les dirigeants des circuits historiques soient incapables de se mettre autour d’une table pour sortir le golf de la crise provoquée par l’arrivée de l’Arabie saoudite sur l’échiquier du golf mondial.
Pascal Grizot, déclarations
Pascal Grizot espère profiter de la venue de Keith Pelley, patron du DP World Tour ce samedi à Roland-Garros pour poursuivre son entreprise de médiation et au passage donner à Roland-Garros la place qu’il mérite.
« Keith Pelley sera présent ce samedi mais ne souhaite pas répondre aux questions des journalistes car il n’a aucune nouvelle information à apporter concernant l’avenir du tournoi. Nous avions de sérieux espoirs que l’Open de France soit co-sanctionné par le PGA Tour et le DP World Tour en 2023 mais le produit ne sera pas prêt avant 2025, nous a-t-on dit », déclare le président de la Fédération un peu désabusé par la tournure des événements.
Le DP World Tour deviendra un circuit de 3ème ou 4ème catégorie si cela continue.
Grizot rêve toujours de faire de l’Open de France un grand pas sur un « circuit mondial » et regrette que l’arrivée des Saoudiens ait été perçue comme une menace plutôt qu’une opportunité.
Cet été, il a même eu l’occasion de jouer une partie de golf avec le président du PIF (Fonds d’investissement public saoudien), Yasir Al-Rumayyan, au Golf national, et espère encore jouer les médiateurs. « Nous devons sortir de cette situation en offrant un produit qui correspond à ce que veulent les partenaires historiques du golf, les spectateurs, les téléspectateurs du monde entier.
C’est-à-dire voir les meilleurs joueurs du monde dans des tournois majeurs à l’échelle planétaire. Comme la NBA, qui n’hésite pas à se délocaliser. Cela servirait le développement du golf. « Dès la fin de la Ryder Cup 2018, le président de la Fédération aspirait à un grand destin pour les Internationaux de France.
» Avec Christophe Muniesa, cela fait plusieurs années que nous souhaitons créer un tournoi co-sanctionné avec l’European Tour. Un tournoi qui serait similaire aux événements du WGC. « Malheureusement, la situation actuelle avec l’émergence des Saoudiens a contrecarré les plans des Français qui se retrouvent en marge des discussions entre Keith Pelley et Jay Monahan, empêtrés dans leur alliance stratégique contre un adversaire aux ressources illimitées.
« Il faut arrêter les dégâts. Il faut penser à l’intérêt général du golf. Il n’est pas possible qu’ils ne puissent pas s’asseoir autour d’une table. Le DP World Tour va devenir un circuit de 3ème ou 4ème catégorie si cela continue. « Début juillet, lors du JP McManus Pro-Am, Grizot a eu l’occasion de discuter de la situation avec les deux patrons des circuits historiques.
Le président de la ffgolf s’inquiète notamment d’une probable nouvelle dynamique venue d’Asie. L’Asian Tour, passé sous le joug des Saoudiens, explorerait en effet des pistes de tournois en Europe avec les ambassadeurs que sont les joueurs du LIV Golf.
Sergio Garcia pour l’Espagne, Henrik Stenson pour la Suède et Martin Kaymer pour l’Allemagne. Jamais à court d’idées, Pascal Grizot voit les choses autrement. Il imagine la France accueillir l’un des 4 tournois majeurs amenés, dans son esprit, à remplacer le désormais moribond World Golf Championship.
» Ce que nous proposons, c’est que les circuits co-sanctionnent 4 tournois où les meilleurs du monde seraient présents, un en Asie, un en Afrique du Sud, un en Europe, un en Australie, avec une finale à Djeddah. « La quatrième fédération en nombre de licenciés rêve de bénéficier d’un grand événement international propice au développement du golf en France, comme c’est le cas pour le tennis avec Roland-Garros et l’équitation avec le Longines Paris Eiffel Jumping qui réunit les meilleurs cavaliers du monde entier fin juin au Champ-de-Mars.