Paris, 5 févr. (Cinktank.com) –
Le gouvernement iranien a exprimé son désaccord avec l’assouplissement des sanctions annoncé par les États-Unis, le jugeant insuffisant dans le contexte de la négociation d’un nouvel accord nucléaire.
« Ce qui se passe sur le papier est bien, mais ce n’est pas suffisant », a déclaré le ministre iranien des Affaires étrangères, Hosein Amirabdolahian, selon l’agence de presse iranienne Mehr.
Il a exhorté Washington à démontrer sa bonne volonté au-delà de la décision prise vendredi de rétablir une dérogation aux sanctions qui permet aux pays de coopérer avec l’Iran sur des projets nucléaires civils.
En outre, M. Amirabdolahian a souligné que la priorité iranienne dans les négociations de Vienne est d’obtenir des garanties politiques, juridiques et économiques.
« Il existe certains accords dans des secteurs spécifiques, mais la délégation iranienne tente toujours d’obtenir des garanties tangibles de la part de la partie occidentale et un engagement envers l’accord de Vienne », a-t-il déclaré.
Pour sa part, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Said Khatibzade, a déclaré que « ce que les États-Unis doivent faire, c’est lever toutes les sanctions, y compris celles dans le domaine nucléaire ».
« L’actualité d’aujourd’hui a trait à la dimension de la levée des sanctions nucléaires et tout le monde sait que cela ne suffit pas », a ajouté M. Jatibzadé. « Naturellement, la République islamique d’Iran attend des États-Unis qu’ils remplissent leurs devoirs et obligations en matière de levée des sanctions », a-t-il ajouté.
En tout état de cause, il a souligné que « naturellement, toute action qui va dans le bon sens pour le respect des obligations du JCPOA (Joint Comprehensive Plan of Action, l’accord nucléaire) sera méticuleusement prise en compte par Téhéran ».
Cette mesure, qui revient sur une décision prise par l’administration Trump, vise à faciliter les « discussions techniques » avec les partenaires internationaux, ont expliqué des sources du département d’État.
Les Etats-Unis ont toutefois tenu à préciser que cette exemption de sanctions à l’égard de l’Iran ne signifie pas que la signature du pacte nucléaire est proche, ni qu’il s’agit d’une « concession à l’Iran ».
L’Allemagne, la France et le Royaume-Uni, collectivement connus sous le nom de E3, ont servi de médiateurs, avec la Russie et la Chine, entre l’Iran et les États-Unis pour tenter de rétablir l’accord nucléaire de 2015 avec Téhéran après l’abandon unilatéral du pacte par les États-Unis. L’objectif ultime de Washington est d’empêcher l’Iran de développer ses propres armes nucléaires.
Les négociations à Vienne ont été interrompues à la fin du mois de janvier de cette année afin que les diplomates puissent retourner dans leur pays pour des consultations. Ce devrait être la dernière étape des négociations.
Washington s’est retiré de l’accord en 2018, sous l’ancien président Donald Trump, et a imposé des sanctions économiques, après quoi Téhéran a commencé à produire de l’uranium enrichi à des niveaux quasi-militaires.
