Paris, 21 mai (Cinktank.com) –
Le gouverneur du Texas, Greg Abbott, a accusé le président des États-Unis, Joe Biden, d’ignorer le droit fédéral avec « sa politique d’ouverture des frontières », dans le cadre du différend juridique relatif au titre 42, qui permet à l’administration de refuser aux migrants la possibilité de demander l’asile pour des raisons de santé.
Le titre 42 est une disposition de santé publique poussée par la précédente administration américaine, présidée par Donald Trump, qui autorise le renvoi collectif de tout migrant et demandeur d’asile qui tente de franchir les frontières terrestres américaines, sans évaluation individuelle de sa situation et de ses besoins de protection.
Le juge de district américain en Louisiane, Robert Summerhays, nommé par l’ancien président Trump, a décidé ce vendredi que cette mesure devait être maintenue jusqu’à ce qu’un procès intenté par 24 États, menés par l’Arizona, la Louisiane et le Missouri, soit résolu en justice, comme le rapporte » Politico « .
Dans l’action en justice du 3 avril, déposée après que les Centers for Disease Control and Prevention ont annoncé leur intention de lever l’ordre de santé publique, les États ont fait valoir que la politique devait rester en place pour prévenir une « vague de migration illégale et de trafic de drogue », selon Politico.
Summerhays a expliqué dans son jugement que l’administration a violé les lois relatives aux procédures administratives et que la levée du titre 42 causerait un « préjudice irréparable » car les États devraient dépenser de l’argent pour les soins de santé, l’application de la loi, l’éducation et d’autres services destinés aux migrants, comme le rapporte « The Texas Tribune ».
« Bien que la décision de justice d’aujourd’hui rejette la fin des renvois au titre 42 proposée par le président Biden, ce qui est une évolution positive, des centaines de milliers d’immigrants illégaux restent à notre frontière sud, prêts à déferler sur le Texas », a souligné M. Abbott.
Le gouverneur républicain de l’État a également déclaré dans un communiqué que les autorités texanes « continueront à utiliser toutes les ressources et stratégies disponibles pour empêcher cette migration illégale massive ».

M. Abbott a fait pression pour la construction de 32 kilomètres de nouvelles clôtures frontalières, a affecté des prisons d’État à l’internement des immigrants et a payé des bus pour transporter les immigrants du Texas à Washington DC.
LA MAISON BLANCHE N’EST PAS D’ACCORD
Pour sa part, l’administration Biden a répondu qu’elle n’était « pas d’accord » avec la décision du tribunal, et la Maison Blanche a annoncé dans un communiqué que le ministère de la Justice ferait appel de la décision.
« L’autorité de définir la politique de santé publique au niveau national devrait incomber aux Centers for Disease Control, et non à un seul tribunal de district. Cependant, conformément à l’ordonnance du tribunal, l’administration Biden continuera à appliquer l’autorité de santé publique du titre 42 », a expliqué la porte-parole Karine Jean-Pierre.
Ainsi, « les immigrants qui tentent d’entrer illégalement aux États-Unis feront l’objet d’une mesure d’expulsion ». « Le ministère de la sécurité intérieure continuera à planifier la levée éventuelle du titre 42 », a-t-elle ajouté.
Les experts de l’ONU, qui surveillent le respect des droits de l’homme en vertu de ces traités et d’autres instruments juridiques internationaux, ont envoyé une lettre de plainte au gouvernement américain concernant les renvois collectifs de migrants du pays.
Dans la missive adressée aux autorités américaines, ils s’inquiètent du fait que leurs récentes activités de contrôle de l’immigration à l’encontre des migrants haïtiens sont probablement en violation du droit international des réfugiés et du droit international des droits de l’homme.