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L’ancien Premier ministre libanais Saad Hariri annonce qu’il quitte la politique

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Paris :, 25 janv. (Cinktank.com) –

L’ancien premier ministre libanais, Saad Hariri, a annoncé lundi qu’il se retirait de la vie politique et ne se présenterait pas aux prochaines élections législatives, en pleine crise politique et économique du pays.

« Il n’y a pas de place pour une quelconque opportunité positive au Liban à la lumière de l’influence iranienne, de l’agitation internationale, de la division nationale, du sectarisme et de l’effondrement de l’État », a déclaré l’ancien Premier ministre lors d’une conférence de presse, selon l’agence de presse étatique libanaise NNA.

M. Hariri a souligné qu’il n’avait pas l’intention de se présenter aux prochaines élections, prévues en mai 2022, et que sa décision était de « suspendre tout rôle ou responsabilité directe au sein du pouvoir parlementaire et politique », selon le quotidien libanais « L’Orient le Jour ».

« Je suspends ma participation à la vie politique et j’invite ma famille politique au sein du courant du Futur (parti politique du Mouvement pour l’avenir) à suivre mon chemin. Je ne me présenterai pas aux élections et je ne présenterai aucune candidature pour le Mouvement du futur ou en son nom », a-t-il clarifié.

Par ailleurs, Hariri a expliqué qu’après l’assassinat de l’ancien Premier ministre libanais Rafiq Hariri, il devait empêcher toute guerre civile au Liban et « assurer une meilleure vie aux Libanais » : « J’ai réussi le premier plan, mais pas le second ».

« Il ne fait aucun doute que pour éviter une guerre civile, j’ai dû faire des compromis, notamment l’accord de Doha, la visite à Damas, l’élection de Michel Aoun à la présidence, entre autres. Ces compromis ont été faits à mes dépens », a-t-il souligné.

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« Certains Libanais en sont venus à me considérer comme l’un des principaux piliers de l’autorité qui a provoqué le désastre du pays. Cependant, j’ai été le seul à rendre la pareille à la révolution du 17 octobre, en démissionnant de mon gouvernement et en insistant pour former un gouvernement », a-t-il déclaré.

En octobre 2019, des dizaines de milliers de Libanais sont descendus dans les rues des principales villes du pays pour protester contre la mauvaise situation économique, malgré le fait que Hariri, alors chef de l’exécutif, ait proposé un ensemble de réformes pour alléger la situation.

L’annonce du retrait de M. Hariri de la vie politique fait suite à la réunion du gouvernement libanais de lundi, qui a mis fin au blocus imposé par le parti de la milice chiite Hezbollah et l’AMAL chiite.

Le président du pays, Michel Aoun, qui dirigeait la séance, a souligné que « ce qui s’est passé au cours des derniers mois n’est pas conforme à la séparation des pouvoirs, qui est une loi constitutionnelle ».

Il a souligné que la suspension des réunions du gouvernement a eu un impact sur les conditions de vie de la population et a regretté que « cela ait aggravé la situation générale dans le pays », selon le portail d’information libanais Naharnet.

Le Premier ministre libanais, Nayib Mikati, a expliqué que l’objectif de la réunion de lundi était de discuter des « questions de base essentielles à la gestion des affaires de l’État et de donner aux gens et aux employés leurs droits ».

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Dans cette ligne, le Premier ministre libanais a déclaré que la prochaine réunion du Conseil des ministres sera consacrée à l’approbation des décrets exécutifs et à la discussion du budget 2022, condition préalable au début des négociations avec le Fonds monétaire international (FMI) pour un plan de sauvetage du pays.

Mikati, qui a réussi à former un gouvernement en septembre 2021 après des mois de désaccords sur le poste suite à la démission de Saad Hariri, avait exprimé son souhait que la réunion soit « fructueuse », comme le rapporte le quotidien libanais « L’Orient le Jour ».

Le premier ministre et le président libanais sont parvenus à un accord début janvier pour convoquer une session extraordinaire du parlement et réactiver les réunions du gouvernement afin de tenter de résoudre la grave crise politique, économique et sociale que traverse le pays et qui a déclenché l’alarme au sein de la communauté internationale.

La monnaie libanaise s’est effondrée ces derniers mois, provoquant une hausse spectaculaire des prix, dans une crise qui a conduit la Banque mondiale à déclarer en juin 2021 que cette dernière est l’une des pires enregistrées au niveau mondial depuis le milieu du XIXe siècle, avec une chute drastique d’environ 40 % du PIB par habitant depuis 2018.