Elle a demandé de l’aide à Lopez Obrador lors d’une conférence de presse en 2019 car elle « craignait pour sa vie ».
C’est le deuxième meurtre d’un journaliste à Tijuana en moins d’une semaine.
Paris, 24 (Cinktank.com)
La journaliste mexicaine Lourdes Maldonado a été assassinée alors qu’elle arrivait à son domicile dans la ville de Tijuana, dans le sud du pays, quelques jours après avoir annoncé qu’elle avait gagné un procès contre l’ancien gouverneur de Basse-Californie Jaime Bonilla, après neuf ans de procédure.
Selon les informations préliminaires recueillies par la presse mexicaine, M. Maldonado a été attaqué avec une arme à feu et, bien que les forces de sécurité aient été déployées sur les lieux, les autorités n’ont pas fourni d’informations officielles pour le moment.
Maldonado, qui a près de 50 ans de carrière, a travaillé pour Bonilla dans sa société Primer Sistema de Noticias (PSN) et a intenté une action en justice contre l’ex-gouverneur pour licenciement abusif et dettes salariales impayées. Il a également poursuivi l’avocat de Bonilla, l’ancien procureur général de Baja California, Guillermo Ruiz, devant le bureau du procureur général du Mexique pour abus de pouvoir, entre autres crimes.
En raison de ces conflits, M. Maldonado était placé sous le protocole de protection des journalistes du gouvernement de Basse-Californie et disposait d’un bouton d’alarme sur son téléphone portable, selon le journal « El Sol de México ».
En 2019, la journaliste s’est rendue à la conférence de presse quotidienne du président du Mexique, Andrés Manuel López Obrador, pour demander de l’aide car elle « craignait pour sa vie ». « Je viens (…) pour lui demander du soutien, de l’aide et la justice du travail, parce que je crains pour ma vie, c’est à propos d’un procès que j’ai depuis six ans avec lui (…) », a-t-elle dénoncé.
Lundi, M. Lopez Obrador a déploré le meurtre de Mme Maldonado et a assuré que les autorités mexicaines mèneraient « toute l’enquête ». « Oui, ça fait très mal », a-t-il déclaré lors de sa conférence de presse quotidienne, où il a toutefois demandé de ne pas « associer une demande liée au travail à un crime ».
« Il n’est pas responsable d’avancer un quelconque jugement (…) de ne pas cesser de considérer le politique », a déclaré le président, selon le quotidien mexicain « El Universal ».
De même, il a déclaré que son « engagement » est qu' »il ne doit pas y avoir d’impunité » et que les autorités mexicaines doivent trouver les responsables.
Le meurtre de Maldonado est le deuxième d’un journaliste à Tijuana en moins d’une semaine et le troisième au niveau national. Lundi, le photojournaliste Margarito Martínez a été assassiné devant son domicile et le 10 janvier, Luis Gamboa a été tué dans l’État de Veracruz. Le Mexique est l’un des pays les plus dangereux au monde pour les journalistes.